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  • Ukraine: les drones prennent l'ascendant sur les autres armements
    En frappant des bombardiers stratégiques dimanche 1er juin au cœur de la Russie avec de simples drones, l'Ukraine a réalisé un coup d'éclat qui constitue un cinglant revers pour Moscou. Selon des observateurs occidentaux, cette opération pourrait bien redéfinir la façon de conduire les opérations militaires, la guerre d'Ukraine étant devenue une guerre des drones. En visant une quarantaine d'appareils stratégiques à plusieurs milliers de kilomètres de distance, l'Opération Toile d'Araignée marque un jalon dans l'utilisation des drones au combat. Près de 4,5 millions de drones en 2025, l'objectif de production ukrainien est révélateur de la place dévolue désormais aux Munitions télé opérées. Et les russes ne sont pas en reste puisque les drones iraniens Shahed sont désormais produits en Russie.Les drones sont donc devenus l'arme principale de ce conflit, pointe Philippe Gros de la Fondation pour la Recherche Stratégique : « Déjà parce qu’ils ont les moyens, ils en produisent de plus en plus, donc ils ont de plus en plus de munitions à balancer des deux côtés. C'est un des rares domaines où la base industrielle de défense des Russes continue de s'étendre. Le reste, ils n’y arrivent pas aussi bien. Sur les matériels terrestres, c’est plus difficile, en revanche, ils font de plus en plus de drones et il en faut de plus en plus pour surclasser les défenses aériennes adverses qui s'adaptent. »À lire aussiOpération «Toile d'araignée»: ce que disent les images de l’attaque de drones ukrainiens en RussiePas de révolution pour les drones terrestresLes problématiques de la ligne de front obligent à une constante évolution, on assiste à une véritable course à l'innovation. Innovations dans le domaine des drones aériens seulement, car les drones terrestres n'ont pas encore fait leur révolution, analyse le Général de division aérienne Vincent Breton en charge du Centre interarmées de concept, de doctrine et d'expérimentation à l'École militaire (CICDE) à Paris. « Le problème des drones terrestres, il est de plusieurs natures. Le premier, c'est qu’ils sont très handicapés par le terrain sur lequel ils évoluent, souvent défoncé, malaxé par les tirs d'artillerie, énumère-t-il. Ils se coincent ou ils se retournent. Ils souffrent aussi de problèmes de masques de terrain, donc de masques entre l'opérateur et le drone. Masques liés justement aux reliefs ou aux arbres, c'est un sujet qui limite en fait leur portée. Et puis troisième problème, c'est la menace permanente des drones aériens, et ce, d’autant plus que ces drones terrestres sont assez facilement repérés. Et donc, ils font l'objet d'un ciblage intensif par les drones kamikazes aériens. »L’autonomie grâce à l’intelligence artificielleLe long de la ligne de front ukrainienne, sur une bande de soixante kilomètres tout est brouillé. La résilience est obtenue grâce à l'intelligence artificielle qui permet l'autonomisation de la phase d'impact. Ainsi, sur les FPV, soit les drones pilotés au travers d'un dispositif vidéo, les chances de succès passent de 10 % à 80 %. Les drones filaires sont aussi une alternative.Côté ukrainien l'innovation vient du bas alors qu'elle est beaucoup plus centralisée côté russe souligne Philippe Gros, « Le système russe reste quand même beaucoup plus institutionnalisé et avec une main de la bureaucratie de défense beaucoup plus forte que l'affaire ukrainienne, qui est une forme de chaos organisé. Comme disent les Ukrainiens, c’est la jungle versus le zoo. Il y a un peu de zoo et beaucoup de jungle. Les Ukrainiens continuent d'avoir un facteur de supériorité sur une grosse part des innovations, mais pas toutes. « Il y a des tas de trucs dans lesquels les Russes innovent aussi. Le schéma le plus courant reste quand même que les Ukrainiens restent les plus innovants et que les Russes suivent, rattrapent. Par rapport aux drones que leur ont livrés les Iraniens au départ, les Russes, ils innovent dans le Shahed [Shahed 136 drone à voilure fixe de longue portée, NDLR], c'est sûr, ou dans le Lancet [Munition télé opérée] ou autre. « Dans les drones à longue portée, regardez où en étaient les Ukrainiens il y a deux ans : ils bidouillaient des trucs pour essayer. Et là maintenant, ils ont atteint la parité avec les Russes, depuis l'an dernier. Les Ukrainiens ont fait un effort énorme. Et puis dans les drones du combat au contact, dans la profondeur tactique immédiate, les 15/20 km, les deux belligérants se tirent la bourre. Innovations contre innovations, mais c'est quand même les Ukrainiens qui ont la main là-dessus. Et c'est quand même les Ukrainiens qui ont la main en termes d'effets stratégiques, parce qu’ils tiennent avec cette capacité drone ».Les mises à jour des machines et des logiciels embarqués ont lieu plusieurs fois par mois. Prochaine étape attendue, ce sont les drones de défense capables de stopper des raids adverses, ce qui a justement manqué aux russes, pour protéger leurs aérodromes stratégiques.
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  • Le lancement raté d'un destroyer provoque un «coup de Trafalgar» dans la marine nord-coréenne
    La Corée du Nord a entamé une enquête approfondie après un accident survenu le 21 mai dernier lors du lancement d’un navire de guerre. Le bateau a partiellement coulé lors de l’inauguration à laquelle assistait Kim Jong-un. Un fiasco qui a provoqué l’arrestation de quatre personnalités de haut rang. Sur les chantiers navals de la côte orientale, ce devait être une journée glorieuse pour la marine nord-coréenne. Autour de Kim Jong-un, était réunie la fine fleur de l’état-major de l’armée populaire. Mais le lancement du destroyer, dont le nom n’a pas été communiqué ne s’est pas passé comme prévu, plusieurs hypothèses ont pu conduire à ce fiasco note Vincent Groizeleau directeur du journal Mer et Marine : « Leur système est manifestement un système de lancement par le travers, donc le bateau est parallèle au quai. Les lancements par le travers sont des lancements traditionnels, ça se fait couramment y compris aux États-Unis où ils ont lancé à peu près tous les bâtiments de la classe Freedom comme ça. Donc deux hypothèses ont pu se produire : soit quand ils ont lancé le navire, les rails qui sont tous censés glisser ensemble, n’ont pas tous glissé ensemble. Ou alors il y a pu avoir aussi un phénomène d'écrasement qui a déséquilibré le bateau et donc il est tombé et le poids a fait que les rails de la partie arrière sont quand même partis. Avec à la fin donc, l’étrave qui reste sur le quai et tout le reste qui est dans l'eau ».Les sanctions n’ont pas tardéLes sanctions n’ont pas tardé, le vice-directeur du département de l’industrie des munitions du Comité central du Parti et trois autres responsables du chantier naval ont été placés en détention. Une affaire qui fait les choux gras de la presse sud-coréenne, souligne le journaliste de RFI Stéphane Lagarde, présent en Corée du Sud,« Plus que les détails de l'incident, ce qui intéresse les médias en Corée du Sud, ce sont les conséquences politiques et sur l'appareil militaire nord-coréen. Un journal des finances ici s'attend à une purge sanglante et écrit « On arrête d'abord et on enquête ensuite ». Plusieurs procureurs et experts sont mobilisés en Corée du Nord pour comprendre ce qui s'est passé. Mais d'ores et déjà, les propos de la commission militaire centrale nord-coréenne cités par le Journal du parti du travail de Corée du Nord, sont sans appel puisqu'ils qualifient cet accident d'acte criminel. Il y a des dégâts matériels, mais c'est aussi une gifle pour le régime nord-coréen, rappelle-t-on ici en Corée du Sud, sachant que le dirigeant Kim Jong-un assistait à la scène, donc à ce lancement ».Un immense camouflet pour la Corée du NordDes analystes estiment que le navire a potentiellement été construit avec l’aide de la Russie. Allié de Moscou, le régime nord-coréen ambitionne de peser sur les mers grâce au lancement d’une flotte moderne, composée de sous-marins nucléaires et de navires de premier rang comme ce fameux destroyer. C’est donc un revers immense pour un lancement symbolique pointe Vincent Groizeleau : « Le naval, le maritime, ce sont de très gros objets, c'est des objets de prestige. Là, on est sur un objet très gros et extrêmement coûteux. C’est des objets qui sont extrêmement puissants, un bateau de guerre, c'est toujours plus puissant qu'un avion, ou qu'un char, donc évidemment c'est prestigieux. Et surtout, Kim Jong-un, il était là ! C'est un camouflet qui est terrible pour eux parce que c'est quelque chose qu’ils n'ont pas pu cacher. On ne peut pas cacher un truc comme ça, c'est trop gros ».Le leader nord-coréen a exigé que le navire soit renfloué d’ici juin, mais en chutant du quai sa coque a peut-être vrillé, auquel cas estiment les experts le bateau est bon pour la casse.À lire aussiCorée du Nord: un navire de guerre endommagé lors de sa cérémonie de lancement
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  • Andreï Mordvitchev: un opérationnel à la tête de l’état-major de l’armée de terre russe
    Ancien commandant militaire du siège du port ukrainien de Marioupol en 2022, le général Andreï Mordvitchev a été nommé jeudi à la tête des forces terrestres russes. Ce général expérimenté, blessé au combat et même donné pour mort par les Ukrainiens, est un adepte de la guerre totale, il a largement contribué à améliorer l’efficacité des troupes russes. Mâchoire carrée et regard d’acier, Andreï Mordvitchev, 49 ans est un général, sans états d’âmes, pointe Anissa El Jabri correspondante de RFI à Moscou, un officier qui est une figure de la guerre d’Ukraine, « C’est même une figure haute en couleur ! Dans une rare interview donnée à la télévision russe en 2023, il professait aimer l'humour d'officier, et disait notamment qu’un ordre donné sans juron, ce n'est pas un ordre, c'est un souhait. C'est aussi dans cette interview qu'il avait clairement laissé entendre qu'à ses yeux, la guerre en Ukraine, n'était qu’un tremplin avant un conflit plus large avec les pays d'Europe centrale, à commencer par la Pologne. Alors à cette époque, Andreï Mordvitchev était déjà un commandant très remarqué en Russie, c'est lui qui avait dirigé la bataille de Marioupol, l'assaut sur Azovstal. L'Ukraine et des ONG, l’avait alors accusé de crimes de guerre ».Une stratégie axée sur la mobilitéAdepte de la vitesse et de la manœuvrabilité ce général a promu l’utilisation de moyens de transport léger, comme les motos pour faire avancer l’infanterie. Sa nomination n’est pas une surprise, c’est un renouvellement dans la continuité, il est dans le moule de l’institution militaire dit Vincent Tourret spécialiste de la pensée stratégique russe : « Il a l'air d'être un officier solide et peut être même compétent. Mordvitchev, c'est quelqu'un qui a fait une carrière classique, je pense qu’il y a une part de symbolique aussi. On a élevé à la tête de l'armée de terre russe une personne qui a démontré des succès sur le terrain. Il a démontré du moins des capacités de planification rares dans l'armée russe avec la complexité entre comment on intègre les drones, comment on intègre les blindés, les armes traditionnelles et comment on fait ça pour le maintenir dans le temps ».Un changement de génération sans rupture doctrinaleBlessé à la tête de la VIIIe armée lors de la bataille de Marioupol, Andreï Mordvitchev s’est à nouveau illustré lors de la prise de la forteresse d’Avdiivka en février 2024, ce qui lui a valu, souligne Anissa El Jabri, la médaille de Héros de Russie,« C'est la récompense militaire la plus haute. Andreï Mordvitchev avait notamment été crédité par certains blogueurs d'avoir utilisé un tuyau pour faire déboucher ces hommes derrière les lignes ennemies. Parmi les plus jeunes gradés de l'histoire militaire, il est aussi mis à son actif d'avoir été le tout premier commandant russe à introduire l'utilisation obligatoire de drones dans chaque unité sous sa responsabilité. Mordvitchev occupe désormais des positions beaucoup moins proches du champ de bataille, mais ils sont nombreux ici à déjà le voir en pôle position pour remplacer le chef d'état-major des armées Valéry Guérassimov ».L’arrivée du Général Mordvitchev marque un changement de génération à la tête des forces terrestres, mais pas de doctrine. C’est une transition naturelle, assurent les spécialistes de l’armée russe et les kremlinologues.À lire aussi«La défense ukrainienne n'a pas été percée mais elle est fragile», estime le général Paloméros
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  • L’armée française en quête d’une artillerie longue portée
    Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a montré le rôle primordial de l’artillerie pour frapper loin de la ligne de front en l’absence de maîtrise ciel. L’armée française fait le constat qu’elle doit rapidement se doter de systèmes d’artillerie à longue portée. Car les systèmes qui équipent les forces seront bientôt obsolètes, pointe une mission d’information menée par l’Assemblée nationale. Un trou capacitaire est à redouter, disent les députés. Jusqu’à présent, les feux dans la profondeur étaient l’apanage de l’armée de l’Air. Grâce à leurs missiles de croisières, les chasseurs bombardiers avaient pour mission d’attaquer les cibles stratégiques, à plusieurs centaines de kilomètres derrière les lignes ennemies. Mais la démocratisation des défenses antiaériennes, fait planer un véritable doute sur les chances de l’aviation à pouvoir franchir les bulles de déni d’accès. Pour s’affranchir de ces barrières, l’artillerie roquette est donc redevenue centrale, souligne Vincent Tourret, chercheur à l’Université de Montréal : « On a besoin à la fois d'une puissance de feu dans la profondeur qui ne soit pas aérienne, mais en plus de ça, on a besoin d'une puissance de feu qui soit en fait beaucoup plus cheap, ou du moins qui a des effets de neutralisation qui sont plus vastes. Tout notre modèle quand même depuis la guerre froide, c'est comment on arrête des chars russes. On passe là, de trois ou quatre cibles bien identifiées, à une centaine de fantassins qui courent dans tous les et sens ou qui circulent sur des motos ! Jamais on aura le volume de feu pour traiter ça ! Et donc c'est pour ça qu'on revient à une logique roquette »Foudre, un système proposé par Turgis et GaillardArmé par le 1er Régiment d’Artillerie de Belfort, les 9 derniers systèmes LRU (pour lances roquettes unitaires), arriveront en fin de vie en 2027. Ce trou capacitaire, Turgis et Gaillard l’a identifié il y a deux ans. En mode agile, cette entreprise de taille intermédiaire, vient donc proposer un système appelé Foudre : c’est-à-dire un châssis, un panier de guidage et un système de conduite de tir capable de recevoir tous les missiles existants de 75 à 1000 kilomètres de portée. L’entreprise s’est déjà fait remarquer avec l’Aarok, un prototype de drone de reconnaissance et d’attaque longue distance, rappelle la présidente de l’entreprise, Fanny Turgis. « On a une capacité à effectivement fabriquer rapidement les choses, mais ça, c'est inhérent à la configuration de notre société. On a des capacités qui sont duales, du personnel civil qui peut aller vers le militaire et nous on était déjà prêt il y a quelques années à cette économie de guerre. On est à l'avant-garde du combat connecté, donc en présentant, à la fois notre drone Aarok et également ce lance-roquettes qui est sorti très rapidement, on veut démontrer qu’on a la capacité de pouvoir faire de la reconnaissance avec un système aérien, et de la frappe dans la profondeur et que toutes ces plateformes peuvent communiquer entre elles. » À lire aussiL’armée de terre française à l’heure de la guerre totaleDeux consortiums, Safran-MBDA d’un côté et Thales-Arianegroup de l’autre, développent également des projets de systèmes d’artillerie roquette.Les drones d’attaque longue portée comme alternativeMais les premiers tirs de démonstration n’auront lieu que l’an prochain, et si l’un des projets n’aboutit pas, à un coût raisonnable, les armées seront contraintes d’acheter ce matériel sur étagère, à l’étranger, alerte le député Jean-Louis Thiériot, « Ce dont il faut bien se rendre compte, c'est qu'aujourd'hui, on a un 'time to market' avant de mise sur le marché qui n’est pas bon puisque la plupart des pays européens ont déjà passé des commandes, que ce soit d’HIMARS américain, de PULS israélien ou encore les Polonais qui ont acheté coréen.Ça veut dire que les chances de succès commercial sont limitées. Donc il faut vraiment se poser la question : qu'est-ce qui est stratégique ? C’est d'être capable de produire de la roquette sur le territoire national, éventuellement sous licence et qu'est-ce qu'il l'est moins ? C'est le châssis, le panier, la conduite de tirs à partir du moment où elle est interopérable puisque ça, il n’y a aucun saut technologique dedans. » La roquette n’est pas non plus l’alpha et l’omega de l’artillerie longue portée, souligne Vincent Tourret et le chercheur de rappeler qu’en Ukraine, les drones d’attaque longue distance ont prouvé leur efficacité à moindre coût.
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  • Affrontements entre l’inde et le Pakistan: la Chine en embuscade
    Après l’attentat du 22 avril dernier dans le Cachemire Indien, la réponse de New Delhi est intervenue cette semaine avec un raid de représailles mené dans la nuit du 6 au 7 mai par l’Indian Air Force. Le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de combat indiens, puis peut-être un Rafale de fabrication française. Si le sort des appareils indiens est incertain, Pékin observe de très près ces tensions, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu : l'industrie chinoise fournie les forces pakistanaises. C’est un test grandeur nature pour l’industrie de défense chinoise, à même de fournir de précieux retours d’expériences. Car le Pakistan, étroitement lié à Pékin, est équipé à plus de 80 % d’équipements militaires chinois, et achète de tout : missiles, avions, drones.Islamabad affirme avoir abattu trois Rafale, un Sukhoi 30 et un Mig 29. L’utilisation possible de missiles air-air chinois PL 15 embarqués sous les ailes d’avion chinois J10C est évoquée. Un Rafale aurait possiblement été détruit, disent les experts sans certitude, mais ce serait la première fois que l’avion français est perdu en situation de combat.C’est donc l’occasion de jauger les systèmes d’armes, mais aussi la préparation opérationnelle des pilotes. Et dans le cadre de l’opération aérienne sindoor (« vermillon », en français), l'Armée de l'air indienne semble avoir été un peu légère pointe l’expert aéronautique Xavier Tytelman : « Les Indiens l’ont très clairement dit, on n'a pas attaqué et on ne s'en est pas pris aux infrastructures militaires pakistanaises. Cela veut dire que, s'il y avait par exemple de la défense sol-air pakistanaise, ils ne l'ont pas détruite. Alors que normalement; c'est un préalable quand on entre dans une situation de guerre et de bombardements. Et à partir du moment où vous êtes dans une zone dans laquelle vous êtes à portée de missile, logiquement, malgré des très bons systèmes d'auto protection, vous n’êtes pas infaillible. » À lire aussiL'Inde et le Pakistan s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu conclu plus tôt dans la journéeLes faiblesses de l’Indian Air ForceL’Indian Air Force, forte sur le papier de 1 500 appareils, reste essentiellement dotée d’avions russes vieillissants, elle a aussi probablement péché par excès de confiance et manque de maitrise des nouveaux appareils Rafale acquis récemment par New Delhi.L’armée indienne ne semble pas au niveau, souligne Olivier da Lage chercheur associé à l’Iris : « Alors, la réponse officielle des Indiens, c'est "nous ne voulions pas entrer dans une logique d'escalade et donc nous n'avons pas visé les installations militaires pakistanaises". N'empêche que cela révèle aussi une sous-estimation des capacités militaires pakistanaises, qui est préoccupante. Mais clairement, l'armée de l'air indienne n'est pas capable de faire face à un conflit de très grande ampleur, ce qui n'est pourtant pas le cas aujourd'hui, et à fortiori si la Chine devait mobiliser sur sa frontière en immobilisant une partie des armes indiennes, que ce soit l'armée de terre bien entendu, mais aussi l'armée de l'air. »Deux puissances nucléairesDepuis 1947, l’Inde et le Pakistan se disputent la région du Cachemire, les escalades sont fréquentes et toujours potentiellement dangereuses.Ce sont deux puissances dotées de l’arme nucléaire. Le Pakistan est doté de près de 170 armes sol-air, ainsi que d’une composante aérienne, notamment. Les risques sont donc d’autant plus élevés qu’entre les deux nations, les doctrines divergent, rappelle Olivier Da Lage : « L'Inde s'est ralliée à la doctrine quasiment universelle de l'engagement de ne pas utiliser en premier l'arme nucléaire. Ce n’est pas le cas du Pakistan, qui considère qu’une menace conventionnelle d'ampleur de la part d'un ennemi, en l'occurrence l'Inde, qui menacerait l'intégrité du pays et ses institutions, pourrait justifier le recours à la force nucléaire. » Mais le pire n’est jamais certain, d’autant que le troisième acteur régional, la Chine, n’a aucun intérêt à un affrontement à ses frontières. « Géopolitiquement, la Chine est derrière le Pakistan et elle ne peut pas laisser un affaiblissement du Pakistan se produire au-delà d'un certain niveau, indique Olivier Da Lage. Par ailleurs, la Chine a aussi des intérêts en Inde, il y a des intérêts économiques énormes. Et enfin la frontière entre la Chine et l'Inde et instable y a eu des affrontements ces dernières années. Mais depuis à peu près un an, il y a un processus de rapprochement qui est très significatif, que la Chine ne peut pas négliger au moment où se prépare une grande confrontation, peut-être avec les États-Unis. La Chine a beaucoup à perdre dans une conflagration dans son voisinage. »Attaques et ripostes, les opérations militaires se sont intensifiées jusqu'au samedi 10 mai et l'intervention ferme de la Chine. Les deux frères ennemis ont alors accepté un cessez-le-feu avec effet immédiat.
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Sobre Lignes de défense

Dans un système globalisé, où les menaces prennent des formes de plus en plus variées, la chronique de Franck Alexandre vous plonge chaque semaine, au cœur des enjeux et des problématiques de défense et de sécurité du XXIème siècle. Les acteurs d’un monde militaire en mutation et les meilleurs observateurs des questions de Défense répondent à Franck Alexandre tous les dimanches matins dans sa chronique.
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Generated: 6/12/2025 - 9:09:35 AM
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